dimanche 6 janvier 2013

Spoutnikbiographie

Ma mère a rencontré le cancer pour la première fois à l'âge de 49 ans. Ce qui devait être une chirurgie relativement mineure s'est terminé par une ablation complète du sein.
À partir de ce moment-là, le vieux avait plus de difficulté à se moquer de ce qu'il appelait ses oreilles d'épagneul.
Ma mère a rencontré le cancer une deuxième fois, 19 ans plus tard.
Compte tenu de l'ampleur de la première chirurgie, la deuxième a été aussi agressive.
À partir de ce moment-là, le vieux n'a plus jamais pu jeter un regard sur la poitrine plate de ma mère.
Ma mère a rencontré le cancer une troisième fois, 19 ans plus tard.
Une leucémie qui allait l'emporter en quatre jours.
Malgré la démence qui lui ravageait le cerveau et lui rendait la vie difficile, elle a comprit et accepté le fait qu'elle allait mourir.
Le dernier regard que nous avons échangé restera gravé dans ma mémoire jusqu'à ce que mon regard s'éteigne à son tour.
Nous avons eu la chance, et un peu le courage aussi, de t'organiser des funérailles à ton image.
Dignes et sobres.

le fils meurtri

SP3

4 commentaires:

  1. tant mieux s'il ne regardait plus sa poitrine, qui veut coucher avec un vieux débris hen ?

    Tu as été courageux jusqu'à la fin Neurone mais ça laisse des séquelles hen ? Tu as vu plusieurs personnes rendre l'âme mais là c'était ta maman.

    As-tu regretté d'être parti en voyage Neurone? Anyway, ça gâche un voyage, tu savais qu'elle serait morte à ton retour ou avant :-(

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  2. je ne te juge pas là. Mais qui sait si ce n'est pas ce qui te rend si fébrile. Quoique les funérailles viennent d'avoir eu lieu. Il faut compter quelques jours tout de même avant de se rétablir quelque peu.

    Moi quand maman est morte, j,ai pleuré fort fort à l'Église et en sortant, et au cimetière, je croyais en mourir tellement ça faisait mal et je ne pouvais reprendre mon souffle. Je ne pensais pas pouvoir m'arrêter de pleurer. Et pourtant si !

    Et ensuite, ça s'est estompé peu à peu cette douleur. Ne désespère pas.

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  3. Mon voyage a été gâché jusqu'à ce que j'apprenne son décès.
    Je n'ai pas regretté d'être parti. D'une part parce que c'est clairement ce qu'elle voulait. Ma douce et moi l'avons vu séparément la vielle de notre départ et elle nous a dit la même chose.
    D'autre part, parce que je suis meilleur en soins palliatifs que la consoeur qui s'en est occupée. Les frictions sur la médication nécessaires auraient été inévitables et tumultueuses.
    J'ai fait ce que je pouvais faire pour elle. Je ne ressens pas de culpabilité, juste une grande peine qui finira bien par s'estomper. Mais qu'il me faut vivre jusqu'à la lie si je veux retrouver toute la sérénité dont je suis capable.
    Merci de ta compassion.

    le chagrin assumé

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  4. ah ça je suis bien d'accord que tu doives vivre ta peine jusqu'à la lie comme tu mentionnes. Garder tout à l'intérieur est la pire des choses à faire.

    Ta mère voulait que vous partiez, alors ça change tout. Aucune culpabilité à y avoir en effet.

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