samedi 5 janvier 2013

Motobiographie

L'arrivée d'un neurone dans la famille n'a pas dû changer grand chose si ce n'est que d'envenimer un peu une situation déjà déplorable. Juste un peu pire avec une deuxième bouche braillarde à nourir. Si mon père a eu un petit coup d'orgueil à la naissance de l'ainé, il est probable que son ego n'a pas joui un grand coup le deuxième coup.
Le drame allait se produire avec l'arrivée de la troisième : cette fois, le bonheur du vieux devait être sans partage. Ses tendances incestueuses étaient profondément enfouies dans le cloaque de son inconscient.
J'imagine, qu'inconscients du drame qui s'était produit, que les parents partageaient un bonheur sans partage.
Le malheur les attendait au premier détour car il s'était déjà produit.
Mon frère et moi ayant tracé le chemin, soeurette l'a emprunté avec un léger excès d'enthousiasme. Voyant cela, une infàme infirmière, qu'elle soit maudite, a pris la grotesque décision de garder manuellement le bébé dans le sein de sa mère jusqu'à l'arrivée du docteur.
Suite à ce retard, il était trop tard : les dommages cérébraux seront irréversibles. Soeurette sûrette ne serait qu'un immense chagrin. Elle ne parlera pas, elle ne marchera pas, elle sera placée en institution puis reniée par mes parents. On avait dit à mes parents qu'elle ne vivrait pas plus de six ans. Elle en avait 58 quand elle est morte.

l'orphelin de soeur

2 commentaires:

  1. Pas assez de comédies pour contrebalancer les tragédies dans cette crisse de famille.

    D'autant plus que je sais ce qui s'en vient. Ça ne deviendra légende que plus tard.

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