mercredi 21 août 2013

Laxatif

Devinez qui est encore rendu à Rome et qui vient d'observer le coucher de soleil de la terrasse de l'appartement qu'il s'est permis de louer ?

ex lax ( ce n'est pas de l'italien, c'est du latin ).

jeudi 15 août 2013

la théorie du portillon

Melzac avait, au moins partiellement raison.
Dans des circonstances normales, notre système nerveux ne véhicule qu'un seul signal douloureux à la fois.
En soins palliatifs, le phénomène devient beaucoup plus large.
Contrôlez le symptôme # 1 et à toute allure le numéro # 2 devient le numéro # 1 et le patient n'est pas plus heureux.
Bien sûr, ce n'est pas toujours le cas.
Mais c'est le mien, la douleur physique s'est estompée, probablement à cause de la modification de ma médication.
Puisque je suis moins souffrant, je trouve le moyen d'être plus dépressif.

le cycle de l'enfer

mardi 13 août 2013

Traces

J'ai eu deux soeurs.
Une que j'ai pu connaître.
L'autre qui a été cachée, reniée par mes parents.
Le médecin était en retard à l'accouchement.
L'idiote a gardé la tête là où elle ne devrait plus être.
La catastrophe nationale : Suzanne n'a toujours été qu'un projet avorté.

Dans les restes laissés par mes parents, je n'ai retrouvé que trois manifestations de son existence.
Et la preuve qu'on nous a menti quand on nous a parlé d'elle.
Je n'ai pas de regret.
J'ai assez pleuré.
J'ai assez prié.
Mais les choses auraient pu être différentes.
Mes parent auraient pu être des parents.
Qu'ils reposent en paix.

le silence de l'enfant

jeudi 8 août 2013

Avant de m'en aller

Dans dix jours, je serai à l'aéroport.
Le lendemain, à Rome.
Enfin, s'il ne m'arrive rien de trop fâcheux d'ici là.
Parce que pour les fâcheries, j'en ai mon gros lot.

ciao bella !

mercredi 7 août 2013

Double-standard

Je te dis : je le sais.
Tu me dis : je ne te crois pas.
Pas de problème.
Tu me dis : je te crois.
Et tu vas quand même vérifier dans mon dos.
Là j'ai un problème.

la cérémonie du pardon

vendredi 2 août 2013

Peut-être

... me restera-t-il un peu de temps pour me livrer à un de mes exercices préférés.
Après la marche que je pratique habituellement trois fois par jour, avant la physique que je voudrais tellement maîtriser, avant les toiles que j'aime bien barbouiller, c'est faire aller mes doigts sur le clavier pour pondre mes niaiseries qui me procure le plus grand plaisir.
Bien sûr, si je pouvais travailler, pas pour les sous malgré leur importance, mais pour le plaisir de me rendre utile, de régner sur un royaume où j'excelle en toute humilité, je serais, le temps d'une agonie, un homme heureux.

la chance du patient

Bilan

Jour pénible.
Échec des derniers examens.
Traitement possible refusé par votre humble neurone.
Chimiothérapie relevée à un niveau qui ne trompe personne : le neurone ne peut tolérer une telle médication.
Heureusement, il reste les soins palliatifs.
La perspective de ne plus souffrir, ou du moins de souffrir un peu moins n'est pas pour me défriser.

le temps d'une paix