samedi 8 septembre 2012

Anecdote # 18 B

Même voyage que l'anecdote # 18 A.
Il est tard.
Quelque part aux alentours de minuit.
Nous nous dirigeons vers la bonne dame chez qui fiston ainé a été gardé pendant notre séjour en France qui ne devait être qu'un séjour à Paris.
La bonne dame va quérir notre fils qui n'offre aucune réaction a la vue de ses parents prodigues qui reviennent d'un long voyage (deux semaines si ma mémoire est exacte).
Fiston ne manifeste rien.
Pas de joie, pas de révolte. Le désert émotif.
Ma légitime a beau le cajoler, lui parler, l'embrasser (il était si beau, le petit maudit) rien n'y fait.
Pas de réaction.
Il faut dire que l'ainé a toujours été indépendant, ne s'est jamais "collé" sur ses parents.
On se sent un peu coupables, mais il est tard et on finit par remballer notre progéniture dans notre merveilleuse Ford Fiesta.
Fiston se laisse installer dans le siège d'auto (qui ne correspond en rien aux normes d'aujourd'hui) sans broncher.
Nous démarrons et lui aussi.
À peine avons nous quitté la bordure du trottoir qu'il se met à pleurer.
Pleurer comme il n'a jamais pleuré auparavant. Et il faudra probablement attendre le décès de sa mère pour qu'il pleure autant.
Inconsolable.
Une éternité de larmes condensée en quelques minutes pathétiques.
Inoubliable.
Sa mère pleure aussi.
Une synthèse de la détresse de l'enfant abandonné.
Cela explique peut-être un peu toute la détresse que j'ai vécue de le laisser, quelques années plus tard, avec une mère que je savais inadéquate.
Vous avez vu "J'ai tué ma mère". Le personnage a été inspiré de la mère de mon ainé.
Mon ainé a même communiqué avec l'actrice principale pour lui faire part de cette inspiration.

le petit monde

1 commentaire:

  1. "Une éternité de larmes condensée en quelques minutes pathétiques." Bien dit. Très très triste ce sentiment d'abandon.

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